3. Mémoire de Guerre

 

LA STELE DE LA BUTTE

       
    Au lieu dit “La Butte”, à proximité de Saint Cassien, une stèle dédiée à six jeunes résistants du Maquis de Scévolles, victimes d’un mitraillage allié, rappelle un drame qui s’est déroulé le 27 août 1944.

   Lors de l’inauguration de ce monument le 8 mai 2004, Monsieur Roger Daviaud, président de l’Amicale des Anciens du Maquis de Scévolles apportait le témoignage suivant :

         “C’était le dimanche 27 août vers 15 h, il faisait très chaud. Le maquis avait quitté depuis une semaine le camp 1. Nous étions installés le 20 août sur la rive droite de la Briande, à 1 500 mètres à l’ouest de Guesnes, au lieu-dit “le Petit Bourtard”. Il n’y avait urgence à faire sauter la ligne de chemin de fer près de la gare d’Arcay. Une expédition fut dirigée par le capitaine Martineau, commandant en second le maquis : quatre tractions à bord des quelles avaient pris place une quinzaine de volontaires avec armement et explosifs. Le convoi sortit par le chemin qui débouche à “Jérusalem” sur la D 40, direction Angliers contourné par le nord. Traversée sans encombre de la RN 147 pour emprunter la route de Saint Cassien. Les départementales étaient rarement goudronnées à l’époque et un nuage de poussière s’élevait au dessus du convoi. Deux avions alliés rodaient dans le ciel, à 4 ou 500 mètres d’altitude, les pilotes ne pouvaient pas distinguer les grandes étoiles blanches peintes sur le toit des véhicules. Le premier avion décrocha, prit le convoi en enfilade et mitrailla copieusement la seconde et la troisième voiture. Ayant perdu de l’altitude, sans doute aperçut-il au dernier moment mais trop tard l’étoile de la première voiture qui n’était pas dans le flot de poussière et il dut prévenir le pilote du deuxième appareil qui ne tira pas. Mais le mal était fait : 6 maquisards mortellement atteints : et deux autres très grièvement blessés qui durent être amputés : Raymond Girard de la jambe gauche et Emilien Bourreau du bras droit. Louis Averty, Maurice Boulmé, Raymond Fleuriau, Lucien Prévot et Michel Tiffenault étaient tués sur le coup, tandis que Jean Pascault décédait le lendemain des suites de ses blessures.”