Patrimoine et photos
L’EGLISE SAINT – MARTIN D’ANGLIERS
La partie centrale date du XII siècle. Donnée en 1104 par St Pierre II, évêque de Poitiers à l’abbaye de Marmoutiers (près de Tours), les curés furent nommés par le P. Abbé de l’Abbaye et dédièrent l’Église à St Martin (fondateur de leur Abbaye avec celle de Ligugé).
L’Église n’avait alors qu’une nef partant du clocher, (26m de long et 5m de large) éclairée seulement aux deux extrémités. Côtés nord, 2 petite Chapelles, creusées dans la muraille, dédiées l’une a St Blaise, l’autre à Ste Marguerite (disparues lors de l’agrandissement de l’Église au 19ème siècle).
Le clocher, de la même époque, tour quadrangulaire est surmontée d’une flèche octogonale en pierre de tuffeau, d’une hauteur de 33 m , (peu de flèches à 8 pans de cette époque, notamment en Poitou). Trois cloches habitent la tour : deux furent installées en 1859, (dont l’une d’elle, accidentée fut remplacée en 1953). La plus grosse date de 1910.
La façade : A droite et a gauche du portail, 2 personnages sculptés, bien mutilés couché horizontalement, portent une longue robe plissée. De petites colonnes supportent des chapiteaux chargés de feuilles frisées et au sommet, au dessus du portail, une petite tête d’ange. Sur le contre fort gauche, une inscription dans la pierre : « HEV VIVUNT HOM… » dont le texte complet signifierait : « Hélas ! Les hommes vivent peu de temps », dont la pierre proviendrait de la tombe du Comte d’Orfeuille, Seigneur d’Angliers au 18èmè siècle et inhumé dans l’église.
Des recherches récentes signalent l’inhumation dans le chœur de l’église de membres de cette famille d’Orfeuille : Anne – Renée de la Couture Renon, épouse de J.P d’Orfeuille, Seigneur Foucauld Lussaudière La Grouine, le 9 mai 1765. Jean Renon, son frère, le 12 juillet 1766. François Couture Renon, beau – père de J.P d’Orfeuille
le 28 octobre 1766. Jean – Pierre d’Orfeuille, marquis, Seigneur de St Laon, Angliers et Triou, veuf de Marie – Anne – Charlotte Gay en octobre 1775. Enfin, à notre connaissance, Joseph Martel, commandeur de l’ordre de Malte de la Seigneurie de Coudrie et lIle – Bouchard, le 15 août 1762, et probablement Anne de Martel, épouse de Jean de la Couture Renon… (aucune trace extérieure hormis les documents d’archives).
En 1850, l’Abbé Mémâin étant Curé d’Angliers, l’église fut agrandie. On abbatit le mur de gauche pour édifier le seconde nef, nécessitant d’importants travaux de terrassement d’un mètre de profondeur. Un document : le devis des travaux signé par le Préfet de la Vienne
le 8 septembre 1849, s’élevait à 2763.49 francs. Et c’est au début de ce siècle que fut installé le remarquable vitrail du fronton représentant
St Martin, partageant son manteau avec un pauvre sous les remparts d’Amiens, alors qu’il n’était pas encore chrétien.
Signalons enfin, a l’intérieur, les deux voûtes du chœur du début du 16ème siècle de style Renaissance. Deux écussons sur quelques piliers seraient ceux de la famille d’Orfeuille.
En annexe :
Avant la Révolution, le Presbytère occupait une partie du quartier formé par les maisons voisines. L’ensemble fut alors morcelé et mis en vente en 1796. Il fut dès lors adossé à l’église sur son côté sud, et réduit considérablement.
Au XIV ème siècle, il existait aussi à Angliers, un monastère appelé « Commanderie de St Antoine », situé entre l’actuelle Avenue du Prince de la Tour d’Auvergne (artère principale du bourg) et la rue du Québec, à l’emplacement, notamment du court de tennis et de ses environs. L’ordre des Antonins qui l’occupait était un ordre Hospitalier, dépendant de la Commanderie de St Marc La lande (en Deux – Sèvre). Les religieux rayonnèrent dans le pays pendant 300 ans, mais le monastère fut en partie détruit pendant les guerres de Religion et brûlé par les Huguenots. Ce qu’il en restait fut vendu en 1677, l’église disparut complètement… Seule, pour perpétuer son souvenir, l’aire de repos, de jeux et de
pique – nique, en bordure de l’Avenue citée plus haut porte le nom de « Place St Antoine ».
Il paraît bon d’ajouter que de nombreuses archives ayant disparu, ces renseignements ont été recensé dans les rares documents découvertes, par un ancien Curé d’Angliers, Mr l’abbé Pailla en 1936, et plus récemment par Mme Sylviane Rohaut de Loudun.